Les risques associés aux changements climatiques

par Andrew MacFarlane et Katie Lennon

Gestion du risque, Décembre 2021

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Cet article a été publié pour la première fois en avril 2021 sur le site Web d’AXA XL à la page Climate Risk. Il est reproduit ici après révision et avec l’autorisation des auteurs.

Risques physiques associés aux changements climatiques

Il ne fait aucun doute que le climat change. Les émissions de gaz à effet de serre atteignent les plus hauts niveaux observés depuis des millénaires. Ces changements touchent plusieurs secteurs de notre système climatique, notamment le niveau de la mer, l’atmosphère, les océans, la cryosphère et le carbone, en plus d’autres procédés biogéochimiques. Toutefois, les répercussions de ces changements sur les risques et les possibilités auxquels nous sommes exposés en tant qu’industrie sont complexes et représentent un défi sérieux au chapitre des limites précises.

Comme nous l’avons déjà mentionné, en tant qu’industrie, nous considérons le risque comme une fonction du danger, de l’exposition et de la vulnérabilité. Une fausse idée courante veut que les variations des sinistres d’une année à l’autre sont exclusivement attribuables au danger. Ce n’est pas le cas : les changements sont une fonction de toutes ces composantes. La science montre clairement que le danger évolue pour différents risques liés au climat, mais ces changements sont habituellement lents sur les plans de l’orientation et de l’ordre de grandeur et, dans bien des cas, très incertains. On tend également à parler à sens unique de l’augmentation du risque lié aux changements climatiques alors qu’en fait, il y a des cas où le risque (en combinant le danger, l’exposition et la vulnérabilité) diminue. Comprendre quand et où ces changements sont susceptibles de se produire présente des occasions pour notre industrie.

Lorsque nous avons des projections climatiques portant sur le changement attendu du danger, elles se situent principalement à des échelles temporelles qui portent sur un horizon trop éloigné et une résolution trop grossière quant à la façon dont nous envisageons la gestion de nos activités. Le plus souvent, les projections climatiques sont établies jusqu’en 2050 ou 2100, à des résolutions grossières qui font des inférences au sujet des bassins océaniques ou de grandes superficies. Lorsque nous examinons notre souscription, nos activités et notre planification des immobilisations, nous nous intéressons surtout à une vision à court terme (environ trois à cinq ans) et nous avons besoin d’une modélisation à haute résolution pour comprendre l’incidence qu’auront ces changements relatifs au danger sur les risques auxquels nous serons confrontés.

La relation compliquée entre les composantes de l’équation du risque signifie qu’on ne sait pas exactement quelle sera l’évolution du risque à l’avenir.

Il est donc essentiel de chercher à comprendre de façon exhaustive les facteurs qui contribuent au risque lié aux dangers climatiques. De récents travaux que nous avons effectués indiquent que le principal facteur d’évolution des sinistres au cours des dix dernières années est attribuable aux variations de l’exposition. Ces changements sont imputables entre autres à l’augmentation de la valeur des immeubles, à la croissance de l’économie et à la dynamique de la population. Nous sommes convaincus que ces facteurs d’exposition continueront de changer et qu’ils seront les principaux moteurs de l’évolution du risque à court terme. L’accent mis sur l’exposition pendant cette période nous permettra également de limiter plus facilement les répercussions des dangers que nous pourrions observer dans un climat changeant. De même, la vulnérabilité ou la résilience d’une collectivité d’une région donnée à la suite d’un certain risque entraînera probablement des changements à mesure que les collectivités s’adapteront pour devenir plus résilientes aux risques naturels grâce à la mise en œuvre de mesures de défense du climat ou de codes du bâtiment et de restrictions plus robustes. Évidemment, il est essentiel de se concentrer sur les trois composantes de l’équation du risque pour comprendre l’incidence d’un climat changeant sur le risque auquel nous sommes confrontés en tant qu’industrie.

Nous sommes ainsi exposés à des sinistres moins fréquents, mais plus graves, qui sont attribuables à des phénomènes météorologiques extrêmes. Nous devons comprendre la différence entre la météo et le climat. Le climat englobe des moyennes à grande échelle dans l’espace ou dans le temps ou à la fois dans l’espace et dans le temps, tandis que la météo désigne des événements à court terme et relativement régionaux. Lorsqu’on discute des répercussions des changements climatiques sur l’industrie, il est important d’établir la distinction entre la météo et le climat parce que la météo est souvent une variable plus complexe et chaotique à comprendre. Cette exigence de se concentrer sur les conditions météorologiques entraîne une incertitude accrue lorsqu’on tente d’évaluer l’impact des changements climatiques, mais malheureusement, ce sont ces phénomènes météorologiques relativement régionaux à court terme qui ont le plus d’impact sur l’industrie.

Dans bien des cas, la science est claire en ce qui concerne l’orientation à long terme de certains phénomènes climatiques, comme la température moyenne de surface à l’échelle mondiale, qu’entraîneront les changements climatiques. Ce qui est beaucoup plus difficile à estimer, c’est le calendrier probable à court terme et l’emplacement plus granulaire/précis des impacts météorologiques extrêmes liés à ces signaux climatiques de fond à plus grande échelle que l’industrie est susceptible d’observer. Bien que la technologie et la science se soient améliorées pour nous permettre d’en arriver à ces conclusions à plus long terme, notre capacité d’effectuer des prévisions climatiques à court terme (p. ex. 10 à 20 ans ou phénomènes météorologiques extrêmes, p. ex. six à 12 mois) est affectée par la nature chaotique du système climatique et la variabilité naturelle qui existe dans notre système climatique mondial.

Il ressort clairement des commentaires précédents que le climat change. Toutefois, la relation complexe qui existe entre les composantes de l’équation du risque signifie qu’on ne sait pas exactement comment le risque changera à l’avenir. L’accumulation continue de l’exposition dans les zones touchées par les dangers liés au climat signifie que le risque continue d’augmenter sans aucun changement pour le danger. Mais nous savons que des changements sous-jacents dans le climat affecteront la façon dont ces événements extrêmes localisés se produiront à l’avenir, même s’il n’existe actuellement aucune science claire à haute résolution dont nous avons besoin pour décrire l’ampleur ou l’orientation de ces changements. Nous savons également que la technologie progressera et que les collectivités s’adapteront; nous devons donc en tenir compte dans le risque auquel nous sommes confrontés. Ce qui est clair, c’est qu’il s’agit d’un problème multidimensionnel que l’industrie est bien placée pour nous aider à le cerner.

Risques de transition

Les risques de transition liés aux changements climatiques sont les risques associés au passage à une économie sobre en carbone ou carboneutre et qui découlent généralement des changements dans trois domaines :

  • Politiques
  • Technologie
  • Préférence des consommateurs et pression sociétale

La gravité du risque financier et les possibilités découlant des politiques, de la technologie et des changements de préférence dépendent de façon marquée de la rapidité avec laquelle s’opèrent ces transitions. Partout dans le monde, les organismes de réglementation prennent rapidement conscience de l’impact potentiel d’une transition vers une économie sobre en carbone ou carboneutre et s’affairent sans tarder à élaborer des analyses de scénarios de transition ordonnée et désordonnée sur diverses périodes. Ils se concentrent sur tous les secteurs susceptibles d’être touchés pour déterminer la résilience de leurs systèmes financiers locaux.

Le secteur des assurances subira principalement l’impact des risques de transition en raison de l’évolution de la demande, des pressions réglementaires, de l’activité des assurés et de la nature de leurs actifs.

Il existe toutefois d’autres risques uniques auxquels le secteur des assurances doit s’adapter selon la nature de la transition, ce qui aura une incidence sur le profil de risque de nos clients et sur nos portefeuilles, notamment :

  • L’augmentation du taux de faillite des entreprises dans des secteurs à forte intensité de carbone qui est imputable à une transition rapide ou désordonnée pourrait entraîner une augmentation du risque moral.
  • Le recul des dépenses en capital dans les actifs à forte intensité de carbone en raison d’une dévaluation progressive des actifs pourrait survenir dans le cadre d’une transition ordonnée, ce qui pourrait avoir une incidence à la fois sur l’attrition et sur un taux de sinistralité élevé. De fortes réductions des dépenses en capital pourraient également se faire sentir dans une transition désordonnée, entraînant les mêmes risques, mais sur une plus longue période.
  • L’incertitude financière généralisée donnera probablement lieu à un environnement de plus en plus litigieux.
  • Des articles de presse positifs sur le soutien de secteurs et de nouveaux produits à consommation sobre de carbone pourraient entraîner un afflux de capitaux pour appuyer des produits dont la taille du marché est limitée, c’est-à-dire que le soutien de ces produits pourrait ne pas être viable pour les sociétés d’assurances, un risque que les clients qui profiteront de faibles prix à court terme devront prendre en considération.
  • L’impact social plus large de nos actions futures doit être pris en compte si nous décidons de cesser de soutenir les actifs à forte intensité de carbone au moyen de l’assurance, comme veiller à ce que les entreprises et les sites soient suffisamment financés pour réhabiliter l’environnement.

Malgré ces risques accrus, d’énormes possibilités pointent à l’horizon. Les estimations de l’investissement requis pour réaliser la transition vers une économie sobre en carbone vont de 1,6 billion de dollars américains à 3,8 billions de dollars américains par année jusqu’en 2050, uniquement pour les investissements dans les systèmes énergétiques du point de vue de l’offre (Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC) 2018), tandis que la Commission mondiale sur l’adaptation (CMA 2019) estime des coûts d’adaptation de 180 milliards de dollars américains par année de 2020 à 2030[1]. La majeure partie du financement pour le climat est concentrée dans les activités d’atténuation, le transport sobre en carbone et les énergies renouvelables étant celles qui devraient attirer le plus d’investissements, tandis que l’adaptation (gestion de l’eau, agriculture, etc.) attire actuellement des volumes de financement beaucoup plus modestes.

Qu’il s’agisse ou non de l’amalgame entre l’atténuation et l’adaptation, l’investissement requis dans les infrastructures et les nouvelles technologies est indéniable, car il offre d’énormes possibilités pour le marché de l’assurance spécialisée, particulièrement dans des domaines comme l’énergie, la construction, le transport, la responsabilité civile et le crédit commercial.

Au sein d’AXA XL, nous avons mené des examens détaillés et des discussions en collaboration avec nos équipes de souscription au sein des secteurs de l’assurance et de la réassurance pour mettre en lumière les principaux risques de transition à examiner :

  • La dévaluation des actifs et les variations des sources d’énergie pourraient entraîner un changement du profil de risque et du volume des primes pour le portefeuille d’énergie à forte intensité de carbone.
  • Des changements rapides au chapitre des politiques pourraient entraîner des taux de faillite élevés dans un large éventail de secteurs déclenchant des demandes de crédit commercial et une augmentation rapide de la fréquence et de l’ampleur des demandes de règlement en assurance responsabilité civile des administrateurs et des dirigeants, ainsi que de l’indemnisation professionnelle.
  • La modification de l’évaluation des actifs grâce aux nouvelles technologies introduit de nouveaux profils de risque dans les branches traditionnelles, p. ex. les véhicules électriques valent beaucoup plus que les véhicules diesel et prennent beaucoup plus temps à réparer.
  • Les changements apportés à la réglementation et aux politiques sectorielles pourraient avoir une incidence sur l’évaluation des biens immobiliers, car nous cherchons des actifs plus durables et résilients. Une transition rapide pourrait entraîner une sous-évaluation des dommages matériels et des pertes d’exploitation à mesure qu’augmentera la demande de matériaux nouveaux et moins accessibles.
  • Les préférences des consommateurs ou une augmentation de la taxe sur le carbone pourraient réduire la demande pour certains produits, p. ex. « la honte de prendre l’avion » ayant une incidence sur le secteur de l’aviation et entraîner un profil de risque changeant.

L’horizon temporel et la probabilité de concrétisation de ces risques sont très incertains. Malgré cela, nous devons envisager leurs répercussions potentielles au moyen de simulations de crise, continuer d’améliorer notre compréhension de ces risques tout en tenant nos souscripteurs informés des changements à court et à long terme pour nous assurer que notre souscription tient compte des changements au chapitre des risques découlant des politiques réglementaires et sectorielles, de la technologie et des préférences des consommateurs.

Risques liés à la responsabilité et aux litiges

Les risques de responsabilité associés aux changements climatiques découlent des mesures prises par les demandeurs qui ont subi des pertes ou des dommages en raison des changements climatiques. Aujourd’hui, on recense plus de 1 700 litiges non réglés liés aux changements climatiques dans le monde, dont plus de 1 300 aux États-Unis[2]. Ce nombre ne cesse d’augmenter et, en tant que nouveau domaine du droit relativement non testé, les progrès à ce jour ont été plutôt lents. Nous pouvons toutefois tirer des leçons de certaines décisions récentes sur l’exposition potentielle que pourrait ressentir le secteur des assurances.

Aujourd’hui, on recense plus de 1 700 litiges non réglés liés aux changements climatiques dans le monde, dont plus de 1 300 aux États-Unis[2].

Contexte des litiges liés aux changements climatiques

La majorité des litiges liés aux changements climatiques proviennent de municipalités, d’États et même de pays, notamment pour des sinistres individuels, des pertes d’entreprises et des recours collectifs.

Comme c’est le cas pour tous les risques liés à des litiges, le territoire sur lequel les poursuites sont intentées est une indication très révélatrice de l’exposition des sociétés d’assurances et de la possibilité d’une augmentation du nombre de cas connexes ou de « répliques » pour lesquels le fond du litige est solide. Les États actuellement visés par des litiges liés aux changements climatiques comprennent les États-Unis, l’Allemagne et l’Australie. Alors que la politique n’entre pas dans la salle d’audience, l’approche proactive des gouvernements et les mesures qu’ils prennent pour lutter contre les impacts physiques des changements climatiques peuvent toutes être des facteurs d’augmentation des litiges. Par conséquent, le paysage politique des régions où foisonnent les litiges devrait être surveillé de près dans l’examen de l’exposition aux sociétés d’assurances.

Les poursuites pour contribution aux changements climatiques sont le plus souvent intentées pour nuisance ou négligence publique ou privée, mais nous constatons aussi de plus en plus de poursuites en responsabilité civile des produits. De telles demandes de règlement reposent souvent sur certaines des plus longues chaînes de causalité jamais débattues devant les tribunaux, mais ceux-ci sont de plus en plus disposés à entendre ces causes. En particulier, les demandes de règlement servent de plus en plus à atténuer les pertes futures ainsi que les répercussions actuelles et directes. Encore une fois, les tribunaux de certains pays affichent un empressement à écouter ces arguments et, qu’ils soient présentés d’un côté ou l’autre du parquet, nous constatons que les affaires sont renvoyées à la cour d’appel en raison de la réticence de ceux qui ont fait l’objet d’une demande de règlement à régler et à créer un précédent d’aveu de responsabilité.

Les poursuites pour contribution aux changements climatiques sont le plus souvent intentées pour nuisance ou négligence publique ou privée, mais nous constatons aussi de plus en plus de poursuites en responsabilité civile des produits.

L’avenir des litiges liés aux changements climatiques

En novembre 2019, Ralph Regenvanu, le ministre des Affaires étrangères de la République de Vanuatu, située dans l’océan Pacifique, a déclaré : [traduction]« Le gouvernement de la République envisage maintenant tous les moyens d’utiliser le système judiciaire dans divers pays, y compris en vertu du droit international, pour transférer les coûts de la protection du climat aux entreprises de combustibles fossiles, aux institutions financières et aux gouvernements qui ont activement et sciemment créé cette menace existentielle pour mon pays. » Le Vanuatu est largement considéré comme une nation qui ressentira fortement l’impact physique des changements climatiques et cette position d’un dirigeant politique sera probablement bien accueillie par la communauté et les militants. Une telle action urgente et la recherche de plusieurs solutions entraîneront sans aucun doute des frais juridiques élevés pour le gouvernement et les défendeurs auxquels on réclame des dommages-intérêts. Bien qu’il ne s’agisse pas d’un « nouveau » litige – un nombre croissant d’États américains prennent des mesures similaires – cela ne fera qu’allonger le temps nécessaire pour déterminer ce nouveau domaine du droit – un coût élevé pour les défendeurs et, potentiellement, leurs (ré)assureurs.

Il convient également de souligner la sophistication croissante des litiges liés aux changements climatiques. Il y a eu un changement marqué dans l’expertise et les capacités des plaideurs en matière de changements climatiques, comme l’émergence de Client Earth, un organisme de bienfaisance et groupe de campagne composé d’avocats respectés ayant une capacité et une efficacité impressionnantes. Le travail effectué par Client Earth en Chine est particulièrement remarquable, car il a aidé le gouvernement à rédiger de nouvelles lois environnementales et il a formé des avocats et des juges pour soutenir des personnes et des groupes de campagne à plaider pour protéger l’environnement. Il s’agit d’une démonstration des gouvernements qui accueillent favorablement les litiges liés au climat et le recours à la loi pour susciter des changements environnementaux positifs.

Alors que la société continue d’encourager les propagations de l’information financière liée aux changements climatiques, par l’entremise des recommandations du Réseau pour le verdissement du système financier (ndlt : Network for Greening the Financial System (NGFS)) et du Groupe de travail sur l'information financière relative aux changements climatiques (GTIFCC, ndlt : Task Force on Climate-related Financial Disclosures (TCFD)), nous nous dirigeons vers un environnement beaucoup plus transparent et préoccupé par le risque lié aux changements climatiques. Bien que ces divulgations constituent un pas dans la bonne direction pour lutter contre l’impact des changements climatiques sur notre système financier, les campagnes d’information et de publicité peuvent exposer les entreprises à des litiges découlant d’allégations de divulgation inexactes ou inadéquates et même à une responsabilité publicitaire liée à l’écoblanchiment si les entreprises annoncent que leurs titres de compétences écologiques sont meilleurs qu’ils ne le sont en réalité. L’industrie doit être consciente de l’évolution du profil de risque qui s’accompagne d’une divulgation accrue et du désir d’être perçu comme « écologique » en raison de l’essor des mouvements sociaux dans ce domaine.

Les actions de militants individuels et de groupes de campagne ne doivent pas être sous-estimées dans l’évolution des litiges et des responsabilités climatiques.

Les actions de militants individuels et de groupes de campagne ne doivent pas être sous-estimées dans l’évolution des litiges et des responsabilités au chapitre du climat. Alors que les pressions sociales s’intensifient sur les gouvernements et les secteurs d’activité pour qu’ils prennent des mesures portant à la fois sur les répercussions des changements climatiques et sur notre impact relativement aux changements climatiques, les litiges serviront de plus en plus d’outil de changement. L’arrêt Urgenda de 2019 et le règlement de novembre 2020 dans l’affaire McVeigh v. Retail Employees Superannuation Trust (REST) sont des exemples de litiges liés au climat qui se concluent par des mesures importantes ordonnées et convenues respectivement qui se traduisent par des risques de transition. L’arrêt Urgenda a imposé au gouvernement des Pays-Bas une réduction de 25 % des émissions de gaz à effet de serre par rapport aux niveaux de 1990, qui devait être réalisée d’ici la fin de 2020, et le REST s’est engagé à la carboneutralité d’ici 2050 et à intégrer les impacts climatiques dans sa stratégie d’investissement, qui n’étaient pas présents avant ce règlement. Toutes ces actions contribuent aux mesures locales et mondiales d’accélération de la transition énergétique.

Nous ne pouvons pas seulement tenir compte des risques physiques, de transition et de responsabilité associés aux changements climatiques de façon indépendante, mais il nous faut également comprendre comment ils sont liés et que le profil changeant de chacun de ces risques aura une incidence directe et indirecte sur le profil de risque des autres. Le recours aux litiges pour faire exécuter des mesures de transition en est une manifestation nouvelle, et la prise en compte de la façon dont ces risques sont liés a appuyé AXA XL dans le cadre d’élaboration de simulations de crise liées aux changements climatiques.

Les faits énoncés et les opinions formulées dans le présent document sont ceux de chaque auteur et ne correspondent pas nécessairement à ceux de la Society of Actuaries, des rédacteurs du magazine ou des employeurs des auteurs respectifs.


Andrew MacFarlane occupe le poste de responsable du climat chez AXA XL et est membre de l’Institute & Faculty of Actuaries. On peut le joindre à andrew.macfarlane@axaxl.com.

Katie Lennon occupe actuellement le poste de chef, ESG, UK and Lloyd’s, chez AXA XL. Vous pouvez la joindre à katie.lennon@axaxl.com.


Endnotes

[1] Buchner, B. et coll. : Global Landscape of Climate Finance 2019 https:// climatepolicyinitiative.org/publication/global-landscape-of-climate-finance-2019/

[2] [2] Chiffres sur les litiges – http://climatecasechart.com/about/